Campus Charleville-Mézières

Michel Gillet (France, 1932)

--

Audioguide

--

--
Bois
Surface : H = 2,30 m
Socle en bronze : 70 cm x 70 cm x 25 cm.
--

Le ligneux du bois naturel de la sculpture comme écho au linéaire du bois industriel de l’architecture.

Cette œuvre est le 1 % artistique du bâtiment construit en 1997 pour l’IUFM (Institut Universitaire de Formation des Maîtres) de Charleville-Mézières, qui faisait alors suite, depuis 10 ans, à l’École Normale d’Instituteurs (et était jusque-là installé dans ses locaux, au centre-ville). Ce bâtiment abrite aujourd’hui l’ÉSPÉ (École Supérieure du Professorat et de l’Éducation), composante de l’URCA dédiée à la formation des enseignants.

Michel Gillet sculpte les matériaux traditionnels comme la pierre et le bois. Au sujet de ce dernier, il affectionne plus particulièrement les essences à la lignification dense permettant de créer des surfaces lisses et luisantes et des volumes galbés ou, comme ici, contournés. Dans ce travail, il a cherché a respecter les sinuosités naturelles des nervures et des stries de la fibre végétale, et a voulu se laisser guider par ce que lui dictait ce matériau vivant, ne tentant nullement de le dompter, mais au contraire de le servir, pour révéler sa puissance vitale interne.

Pour le 1% de ce bâtiment moderne où dominent les formes orthogonales et les espaces larges et distribués selon une rigueur toute géométrique, l’artiste a proposé, à l’instar d’un assez grand nombre des œuvres du 1% de sa génération ou de celle de ses ainés, à l’URCA, une œuvre en « contrepoint » qui se développe dans l’espace selon des formes rondes et ondulantes, pour une mise en valeur réciproque de la sculpture et de l’architecture, par contraste formel simultané.

En réponse à ces oppositions de formes aux accents baroques au milieu d’un univers d’une rigueur quasi classique, et comme pour compléter et rééquilibrer sa relation au lieu, les matières et les couleurs de cette sculpture se présentent en adéquation à celles du grand espace qui l’accueille, déclinant les tons de bruns et les vernis lustrés que l’on retrouve sur le sol et les murs.

Entre l’analogie et l’antithèse, l’œuvre se fraye un équilibre où les pleins et les vides se répondent pour créer l’harmonie qui en déclare sa forte présence dans l’espace.