REIMS / Campus Croix-Rouge

Hélène Remy (France, 1948)

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Audioguide

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6 éléments
Tôle d’acier laqué noir et blanc
Dimensions : H = 7 m, aileron de 1,50 m.
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Des mâts en acier pour baliser un chemin et des cornettes au vent pour le rendre sensible.

Le projet initial, déposé en 1999, s'intitulait « Identification d'un chemin... le tressage de trois éléments ». Il proposait en effet une construction paysagère combinant un élément végétal (une plantation de bouleaux en bosquets ou en alignements selon la largeur des espaces du trajet du « chemin »), un élément minéral (un sol repérable en « pas japonais » fait de dalles de béton triangulaires en quinconce) et un élément sculptural se développant sur l’ensemble de l’espace du projet en six parties identiques (alors provisoirement appelées Sémaphores), proposition d’Hélène Rémy, sculpteur, Grand prix de Rome en 1971. Il s'agissait de proposer un cheminement, des nouveaux amphis jusqu'au bâtiment 13, pour « ouvrir les vues, retrouver de l'espace utile et rompre la symétrie étouffante ». Seuls les six éléments d’Hélène Rémy ont finalement été installés, cinq ans plus tard, prenant alors définitivement leur titre : Six religieuses.

Quatre ans après l’installation de l’œuvre, la construction du bâtiment 17 ayant été décidée à l’emplacement initial de deux Religieuses, il a été demandé à l’artiste de repenser la disposition des six éléments en fonction de la nouvelle configuration du campus. L’œuvre d’Hélène Rémy se déploie désormais le long du trajet qui relie l’extrémité du bâtiment 17, passe devant le bâtiment Recherche et s’étend jusqu’aux nouveaux amphithéâtres, traversant ainsi le Campus Croix-Rouge d'est en ouest, c'est-à-dire perpendiculairement à l'axe nord-sud de l'allée qui descend de la Corolle des amphithéâtres.

Il s'agit de mâts en acier de 7 m de haut, hauteur leur permettant de dépasser celle de l'éclairage fonctionnel du campus. Ils sont formés d'une plaque de tôle pliée à angle droit sur toute sa longueur, et se rétrécissant vers le haut pour former le socle de la partie supérieure mobile, elle-même pliée à angle droit. Leur forme générale est inspirée d'une lampe Art déco de Pierre Chareau créée en 1923 et nommée La Religieuse, car elle rappelle la grande coiffe blanche des sœurs de charité de saint-Vincent-de-Paul.

L'extérieur de l'angle droit qui les forme est peint en aplat noir, et l'intérieur est en blanc. Cette couleur a été placée pour refléter, la nuit, la trace lumineuse colorée issue de projecteurs placés dans le sol à leur pied.

Les six Religieuses d'Hélène Remy se présentent en fin de compte comme des sortes de sentinelles, les pieds bien ancrés dans le sol et la tête qui scrute le ciel de manière circulaire. Elles balisent un cheminement, du bas vers le haut, et du centre vers la périphérie du campus, en noir et blanc et en lumière, en stabilité autant qu'en mobilité, qui accompagne le promeneur ou l'étudiant dans son parcours à l'université, et veulent l'aider, comme le dit l'artiste elle-même, à « chasser la nuageuse ignorance ».