IUT de Reims-Châlons-Charleville

Jean-Jacques Staebler (France, XXe siècle)

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Céramiques vitrifiées artisanales et industrielles.
2 panneaux extérieurs de 3,28 m (L) x 2,72 m (H).
1 panneau intérieur de 40,00 m (L) x 2,72 m (H) et
1 panneau extérieur abrité de 40,00 m (L) x 2,72 m (H).
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Il s’agit de la plus ancienne commande pour le 1 % artistique d’un bâtiment construit spécialement pour l’Université de Reims (qui n’était alors pas encore l’URCA).

Jean-Jacques Staebler est un peintre discret et peu documenté, décédé avant la fin du XXe siècle. Il a réalisé cette œuvre monumentale en diverses céramiques, qui se développe sur les trois murs que l’on croise l’un après l’autre, en s’enfonçant dans l’établissement.

Deux compositions en céramique vitrifiée, déclinées sur les formes du cercle et de ses rayons, encadrent l’entrée, sur les murs jumeaux, en avancée, des deux bâtiments des amphithéâtres. Il sont comme une porte aux formes solaires qui viennent s’opposer à l’austérité orthogonale de la façade. Ces deux formes sont créées à l’aide des quatre mêmes panneaux de céramique, agencées de deux manières différentes et inversées. Un assemblage donne un cercle, et l’autre une sorte de losange aux côtés courbes et concaves. Les reflets moirés et bleus des oxydes vitrifiés à la cuisson offrent une lumière toute particulière, à la fois aquatique et métallique.

Au centre du premier mur monumental du couloir d’accueil du bâtiment principal, face à l’entrée, on retrouve ces mêmes formes, qui créent ainsi une transition visuelle entre l’extérieur et l’intérieur. Ces deux panneaux sont ici côte-à-côte, et accompagnées de réseaux de sillons souples aux reflets mordorés, qui rappellent inévitablement ceux des champs et des vignes qui forment la réputation de la région Champagne-Ardenne. Leurs tonalités brunes et chaudes sont mises en valeur, par contraste, par une trame orthogonale de lignes céramiques industrielles aux tons froids.

Sur le troisième mur, dans le deuxième bâtiment, les rayonnements solaires ont disparu, et seule subsiste une animation de briques blanches, ocres et noires, à dominante chaude, où dominent la ligne droite et la perpendicularité.

L’œuvre, qui ne cherche aucunement à s’imposer au regard mais plus à accompagner discrètement (et inconsciemment) le visiteur et l’usager des lieux, se décline donc, de l’entrée jusqu’au cœur de l’établissement, d’une circularité qui peut rappeler le mouvement propre à la vie active hors des lieux d’étude, à l’orthogonalité des réseaux et des technologies dont les savoirs sont transmis dans l’enceinte de l’Institut Universitaire.