Reims campus santé

Eric de Cormis (né en 1948) Frédéric Métrich (né en 1957) Gérard Ragot (né en 1953) Jean-Claude Chardon (né en 1937)

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Équipement : Enseignement, amphithéâtres et administration.
Architectes : Eric de Cormis, Frédéric Métrich, Gérard Ragot, Jean-Claude Chardon.
Date : 1995-2000.
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UFR DE MÉDECINE ET DE PHARMACIE

Un bâtiment en L héritier de l’architecture fonctionnaliste du début du XXe siècle, dont l’orientation selon les quatre points cardinaux fait écho à l’organisation ancestrale de la cité antique, et dont la rue intérieure s’ouvre par une verrière en continuité sur la ville.

Contexte

Le bâtiment des UFR de Médecine et de Pharmacie s’implante dans l’espace du CHRU. Il en reprend les lignes directrices qui ne sont autres que celles de la ville de Reims elle-même, héritage romain du Cardo et du Décumanus (axes nord-sud et est-ouest).

Architecture

Cette construction fonctionne sur une typologie connue, celle du « L », avec son entrée en articulation dans l’angle des deux branches. Cela a pour effet de ménager un parvis, véritable pièce extérieure en belle saison, et de gérer la liaison entre les stationnements et le bâtiment. Le vide est ainsi dessiné et maintenu par le bâtiment.
Sur cette base de typologie très classique, entérinée par son efficacité, le bâtiment intègre en niveau bas, au rez-de-chaussée et aux niveaux inférieurs, des espaces de très grands volumes, les amphithéâtres, qui ne sont pas compatibles avec les dimensions globales de l’ensemble. La typologie générale du bâtiment sait à ce sujet se faire souple, en intégrant un dispositif secondaire, mais qui à l’usage et au vécu des usagers se révèle premier : la rue intérieure.
Espace de circulation généreux, littéralement à l’échelle d’une artère urbaine, cette rue intérieure se caractérise par la verrière qui la ferme à son extrémité côté ville de Reims, créant ainsi une belle continuité intérieur-extérieur de l’espace. Les entrées des amphithéâtres s’y distribuent, et la rue intérieure permet également de desservir les espaces de vie étudiante.
Parce qu’elle est la plus visible depuis l’espace public, la façade monumentale, oblique monopente en acier inoxydable ouverte sur la rue, qui recouvre les volumes des amphithéâtres et de la rue intérieure, semble caractériser l’entièreté du bâtiment. Or il n’en est rien, et une lecture attentive, permet en effet de voir l’adossement du volume des amphithéâtres à l’une des branches du « L », comme un corps principal recevant un corps secondaire. Le corps principal étend ainsi la typologie en « L », caractéristique du fonctionnalisme, à ses façades : bandes horizontales successives, alternant le plein et le vide.
Ce fonctionnalisme est enfin très opérant pour l’appropriation rapide de ce bâtiment, tant l’organisation en est évidente. Il n’est qu’à voir à ce sujet l’identification des circulations verticales, rapidement identifiable et structurant naturellement les flux.

Gaëtan Cadet