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Équipement : Enseignement,
amphithéâtre, recherche.
Architecte : Atelier de Claude Monfort.
Date : 2003.
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BÂTIMENT RECHERCHE 13
Quand les formes architecturales
cadrent une vue sur le paysage lointain.
Créer une porte « symbolique »
vers la montagne de Reims.
Contexte
Le bâtiment Recherche, construit en 2003,
propose une architecture qui revêt
une valeur particulière, car elle marque
la modernisation de l’Université au début
du XXIe siècle, jouant sur la cohérence
spatiale des fonctions.
Ouvert en 1972, le campus Croix-Rouge
est caractérisé par des bâtiments en brique
et en pierre formant une nappe quadrillée
autour des amphithéâtres de la Corolle.
Depuis les années 2000, l’Université
souhaite renouveler son patrimoine
bâti avec des bâtiments plus adaptés
à la recherche théorique qui se développe.
Spécialisé en équipement universitaire,
l’architecte parisien Claude Montfort
se distingue dès ses premiers pas avec
le prix de la Première OEuvre en 1997, avec
mention, pour la réalisation de restaurant
et de locaux universitaires à Rennes.
L’Université de Reims lui confie alors cette
opération, qui répartit des laboratoires
de recherche, des espaces administratifs
aux étages et des amphithéâtres,
en partie semi-souterraine.
Le bâtiment, situé en limite de la ville
au sud du campus, semble étendre
l’emprise de l’Université aux portes
de la campagne vers la nature grandiose.
Architecture
Les formes bâties et leurs orientations
créent une entrée singulière dans l’édifice.
Inscrit dans la pente, ce bâtiment en béton
est conçu en deux parties distinctes,
parallèles entre elles et reliées par
une galerie basse qui regarde le grand
paysage. Cet ensemble semble posé
sur un socle commun semi-enterré.
Établie sur un niveau, cette galerie
ouverte qui reçoit le hall d’entrée, oriente
alors le visiteur vers les deux ailes mais
aussi vers le sous-sol depuis un escalier
éclairé naturellement. L’une des ailes,
de forme simple et homogène, est coiffée
par un toit plat aux longs débords
de béton pliés, qui semblent jouer
avec les lois de la pesanteur. Plus élevée,
la seconde aile, en forme de peigne,
dessine deux patios vitrés qui illuminent
les espaces intérieurs. Les façades
sont composées de longs vitrages
aux menuiseries en aluminium naturel,
associés à de grands panneaux de bois
grisé. L’ensemble semble très léger :
il est unifié par un premier niveau
entièrement vitré.
L’architecture semble devenir
immatérielle à travers son écriture
rationnelle et ses matériaux naturels
légers. La passerelle qui crée un lien
symbolique, comme un trait d’union entre
les deux entités bâties, est réellement
transparente. Elle offre ainsi une vue
cadrée sur la montagne de Reims, en lien
avec le ciel. Cette vue est ainsi maintenue
depuis la voie d’accès, en hauteur par
rapport au niveau du parvis d’entrée.
Cette mise en scène pourrait
symboliser l’élévation de l’esprit dès
lors que le visiteur pénétre sur le parvis
extérieur encerclé par les deux ailes,
puis dans les espaces intérieurs dédiés
à la recherche, jusqu’au sous-sol recevant
les amphithéâtres, espace de partage
du savoir.
Cette « promenade » architecturale
rythmée par la lumière, est empreinte
de spiritualité.
Sarah Hinnrasky Charlier