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Équipement : Enseignement, recherche.
Architecte : Jean-Philippe Thomas.
Date : 2008.
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BÂTIMENT 17
Lorsque l’architecture se fond dans
le paysage urbain et naturel.
Créer un édifice qui libère une vue
panoramique sur la montagne de Reims.
Contexte
Créé sur le campus Croix-Rouge pour
l’UFR de Lettres, ce bâtiment prône
une architecture écologique et sophistiquée
autour d’une démarche de Haute Qualité
Environnementale (HQE) initiée
par l’architecte.
L’Université décide au début des années
2000 de réaliser de nouveaux édifices
fonctionnels, plus économes en énergie
pour renouveler son patrimoine bâti.
Le bâtiment Recherche 13 (cf. p. 204)
est alors construit dans le prolongement
de la trame bâtie existante, en laissant
un espace intermédiaire libre. Le nouvel
équipement Enseignement Recherche 17,
confié à l’architecte Jean-Philippe Thomas,
s’insère sur cet emplacement délimité par
2 bâtiments distincts à l’écriture moderne.
Il regroupe des salles d’enseignement
réparties dans la longue aile ainsi que
des espaces d’accueil, de recherche
et une partie administrative au sein du cube
compact plus élevé. Selon l’architecte,
il inscrit son projet dans une dynamique
de création respectueuse de l’environnement
et de l’identité des lieux, à la recherche
d’une performance énergétique.
L’édifice tire profit de sa situation
exceptionnelle, en vis-à-vis de la montagne
de Reims, avec ses coteaux plantés
de grandes étendues de vignes et coiffés
par une épaisse forêt. Il dialogue à la fois
avec les éléments du paysage urbain
proche et avec le grand paysage à perte
de vue.
Architecture
Ce bâtiment à l’écriture contemporaine
s’étire entre deux édifices existants. Il est
implanté sur un site très étroit, longiligne,
parallèle à la montagne, qui se prolonge
entre deux parkings extérieurs.
L’édifice binaire semble être composé
par deux bâtiments distincts accolés,
qui répondent par leur forme et
leur traitement architectural à leur
environnement. Légèrement décalées,
les deux parties cadrent un espace semiouvert
créant un parvis d’entrée sans
monumentalité. L’entrée se distingue
par une boite de béton ouverte en saillie
de la façade. La partie cubique élevée
sur trois niveaux, reprend les hauteurs
des bâtiments limitrophes et maintient
ainsi le vélum homogène existant.
Ce volume de verre, recouvert d’une maille
perforée continue en acier Corten, repose
sur un rez-de-chaussée en partie fermé
par des panneaux stratifiés de teinte
grise. Des ouvertures s’y insèrent
ponctuellement de manière « aléatoire »,
simulant les accès pompiers.
Puis, une longue aile basse et uniforme
s’étire sur 200 mètres entre les deux
parkings, en utilisant la déclivité
du terrain. Elle s’ouvre au sud sur le grand
paysage de la montagne de Reims
et réussit à préserver cette vue dégagée
depuis le premier parking visiteur.
Sa toiture plate végétalisée, ponctuée
de verrières zénithales, forme alors
le premier plan de cette vue panoramique.
L’aile bâtie est desservie par une longue
rue intérieure en asphalte, rythmée par
une alternance de patios, insérés entre
chaque salle d’enseignement. La façade
orientée au sud, percée de baies continues,
est unifiée par des lames de bois verticales,
inclinées pour filtrer la lumière.
Tandis que la façade nord regarde
la pente végétalisée du parking.
Tout en restant humble par rapport
au paysage, l’édifice affirme
ses composantes architecturales.
Sarah Hinnrasky Charlier