Reims Campus Croix-Rouge

Jean-Philippe Thomas (né en 1965)

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Équipement : Enseignement, recherche.
Architecte : Jean-Philippe Thomas.
Date : 2008.
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BÂTIMENT 17

Lorsque l’architecture se fond dans le paysage urbain et naturel.
Créer un édifice qui libère une vue panoramique sur la montagne de Reims.

Contexte

Créé sur le campus Croix-Rouge pour l’UFR de Lettres, ce bâtiment prône une architecture écologique et sophistiquée autour d’une démarche de Haute Qualité Environnementale (HQE) initiée par l’architecte.
L’Université décide au début des années 2000 de réaliser de nouveaux édifices fonctionnels, plus économes en énergie pour renouveler son patrimoine bâti. Le bâtiment Recherche 13 (cf. p. 204) est alors construit dans le prolongement de la trame bâtie existante, en laissant un espace intermédiaire libre. Le nouvel équipement Enseignement Recherche 17, confié à l’architecte Jean-Philippe Thomas, s’insère sur cet emplacement délimité par 2 bâtiments distincts à l’écriture moderne. Il regroupe des salles d’enseignement réparties dans la longue aile ainsi que des espaces d’accueil, de recherche et une partie administrative au sein du cube compact plus élevé. Selon l’architecte, il inscrit son projet dans une dynamique de création respectueuse de l’environnement et de l’identité des lieux, à la recherche d’une performance énergétique.
L’édifice tire profit de sa situation exceptionnelle, en vis-à-vis de la montagne de Reims, avec ses coteaux plantés de grandes étendues de vignes et coiffés par une épaisse forêt. Il dialogue à la fois avec les éléments du paysage urbain proche et avec le grand paysage à perte de vue.

Architecture

Ce bâtiment à l’écriture contemporaine s’étire entre deux édifices existants. Il est implanté sur un site très étroit, longiligne, parallèle à la montagne, qui se prolonge entre deux parkings extérieurs.
L’édifice binaire semble être composé par deux bâtiments distincts accolés, qui répondent par leur forme et leur traitement architectural à leur environnement. Légèrement décalées, les deux parties cadrent un espace semiouvert créant un parvis d’entrée sans monumentalité. L’entrée se distingue par une boite de béton ouverte en saillie de la façade. La partie cubique élevée sur trois niveaux, reprend les hauteurs des bâtiments limitrophes et maintient ainsi le vélum homogène existant. Ce volume de verre, recouvert d’une maille perforée continue en acier Corten, repose sur un rez-de-chaussée en partie fermé par des panneaux stratifiés de teinte grise. Des ouvertures s’y insèrent ponctuellement de manière « aléatoire », simulant les accès pompiers. Puis, une longue aile basse et uniforme s’étire sur 200 mètres entre les deux parkings, en utilisant la déclivité du terrain. Elle s’ouvre au sud sur le grand paysage de la montagne de Reims et réussit à préserver cette vue dégagée depuis le premier parking visiteur. Sa toiture plate végétalisée, ponctuée de verrières zénithales, forme alors le premier plan de cette vue panoramique. L’aile bâtie est desservie par une longue rue intérieure en asphalte, rythmée par une alternance de patios, insérés entre chaque salle d’enseignement. La façade orientée au sud, percée de baies continues, est unifiée par des lames de bois verticales, inclinées pour filtrer la lumière. Tandis que la façade nord regarde la pente végétalisée du parking. Tout en restant humble par rapport au paysage, l’édifice affirme ses composantes architecturales.

Sarah Hinnrasky Charlier