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Équipement : Enseignement,
amphithéâtre
et administration.
Architecte : Philippe Gibert (né en 1958).
Date : 2009.
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BÂTIMENT STAPS
Une architecture bioclimatique qui tire au maximum parti de son environnement.
Contexte
Bien qu’un peu excentré L’UFR-STAPS (Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives) prend place à l’intérieur du schéma directeur du plan de masse du campus du Moulin de la Housse. L’orientation du bâtiment est la même que les bâtiments présents dès le début du campus. Il en reprend les gabarits, les volumes. Le dispositif d’un patio central est également maintenu.
Architecture
Là s’arrêtent les similitudes.
Sur cette base volumétrique à peu près
identique aux autres constructions
du campus, un tout autre dispositif
prend place, qui sera le moteur de toute
la conception du bâtiment : son caractère
bioclimatique. Il s’agit en effet
d’un bâtiment qui, par ses dispositions
architecturales, tire parti
de son environnement.
Son orientation autorise la captation
des ressources solaires en hiver, tout en
se prémunissant des surchauffes en été.
Les baies vitrées, sur allège, permettent
de faire entrer les rayons du soleil
et de chauffer naturellement les pièces.
Mais au-delà de ce fonctionnement
classique, une partie de cette énergie
est stockée dans le bâtiment, pour être
restituée au fil du temps. C’est le rôle
que tiennent les planchers et les murs
en béton armé. Une fois chauds,
ces éléments restituent la chaleur
emmagasinée lorsque, la nuit,
la température de la pièce vient
naturellement à diminuer.
Des volets extérieurs spécifiques
ont ainsi été conçus de façon à laisser
pénétrer la luminosité sans permettre
la surchauffe.
Autre dispositif caractéristique mis
en place dans le cadre bioclimatique :
le mur Trombe 1 de l’amphithéâtre.
Le fonctionnement en est le suivant :
le mur de l’amphithéâtre, de forme
elliptique, ménage un vide entre sa paroi
et la façade plane et translucide en
polycarbonate. Cette dernière, orientée
sud, permet la captation des rayons
solaires. L’espace vide ménagé est ainsi
mis en surchauffe par effet de serre.
L’air chaud sert par échange de calories
à réchauffer l’amphithéâtre. Un dispositif
simple de grille, permet de s’affranchir
de cet air chaud lorsqu’il n’est pas souhaité.
En ouvrant ces grilles, un balayage d’air
est provoqué empêchant, de fait,
la surchauffe de l’espace du mur Trombe.
C’est ce phénomène de convection qui
est mis à contribution pour la ventilation
et le rafraîchissement naturel de l’ensemble
du bâtiment. Le patio, orienté au nord
et planté, est logiquement l’espace le plus
frais. Des ouvertures basses s’ouvrant sur
lui (visibles par exemple au pied de
la baie vitrée à proximité de l’escalier
du hall central), permettent à l’air frais
d’entrer. Des ouvertures hautes sur
la façade opposée rendent quant à elles
possible l’évacuation de l’air chaud.
Le rafraîchissement du bâtiment
est ainsi assuré. Le mur Trombe et
sa façade en polycarbonate, les volets
pliants débordants, et les autres éléments
architecturaux concourent également
à l’expression plastique du bâtiment.
Cette dernière est renforcée par
les couleurs qui composent la façade.
Couleurs organiques, végétales,
en accord avec les bosquets environnants
(les seuls du campus, préservés
pendant la construction du bâtiment),
qui participent aussi, par leur ombre
et par l’évapotranspiration,
à l’équilibre énergétique du bâtiment.
Le béton armé visible, exprimé, affirmé,
revendiqué dans le bâtiment s’inscrit
dans cette logique à la fois plastique
et technique. Il permet en rez-de-chaussée
la création de grands espaces intérieurs,
d’usage libre pour la plupart, prolongement
de l’espace commun de circulation.
A cette liberté d’usage avec des espaces
fluides, s’opposent un étage de bureaux
et salles plus traditionnellement agencés.
1 - Un mur Trombe (ou mur Trombe-Michel, des noms de ses inventeurs Félix Trombe et Jacques Michel dans les années 1950) est un mur plein, de couleur sombre, doublé à quelques décimètres d’un vitrage, et exposé au sud (du moins dans les pays du nord).
Gaëtan Cadet